Yves Gernigon : « Reconnaître la langue corse comme co-officielle »

Publié le Publié dans Communiqué

Pourquoi vouloir limiter l’usage des langues régionales ? Pour mieux défendre la langue française ? Absurde, car l’idée de la langue française en danger est une pure aberration.

Selon une étude de la banque Natixis, la langue française deviendrait la langue la plus parlée dans le monde à l’horizon 2050 – devant l’anglais et le chinois mandarin – avec 750 millions de locuteurs dans le monde contre 274 millions aujourd’hui.

Ce sont au contraire les langues régionales qui sont menacées !

Dès lors, se pose, la pertinence des lois linguistiques défensives, sensées protéger le français en limitant le développement des langues régionales.

1° Les lois anti-langues régionales font peser des risques sur l’apprentissage des langues en général. Car plus on étudie une langue tôt, meilleurs nous sommes dans leur pratique.

2° Il ne s’agit pas seulement d’apprendre le corse, le breton ou l’alsacien, mais d’assurer leur pérennité. Si le gouvernement ne prend pas une série de mesures concrètes – listées dans la Partie III de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires – rien de sert de la enseigner. Car c’est la pratique au quotidien et notamment son utilisation dans la sphère publique et dans l’administration qui valorise et fait perdurer une langue.

Il est quand même curieux que la majorité des politiques français s’apitoient – à juste titre – sur la disparition de telle ou telle langue en Asie ou en Amérique, mais ne font rien pour protéger celles de leur propre pays !
Ainsi Jacques Chirac, n’aura rien fait au cours de ses deux mandats présidentiels pour les langues régionales. Alors que sa fondation soutient paradoxalement « Sorosoro » un programme qui contribue à la sauvegarde des langues en danger dans tous les pays… sauf la France.

Le comparatif européen est très intéressant en ce qui concerne la reconnaissance des langues.

Deux langues pour un pays, ce n’est pas une monstruosité en Europe, loin de là ! Quasiment tous les Etats de l’UE ont deux, voire plusieurs langues officielles.

L’Espagne a le castillan et le catalan, la Belgique trois langues (FR, NL, DE) la Suisse 4 (D, FR, IT et Romanche), En Italie, l’allemand est langue officielle à Bolzano ainsi que le français dans le Val d’Aoste. Le danois est officiel dans le nord de l’Allemagne comme le gallois l’est au Pays de Galle, etc.

Dans le domaine linguistique c’est donc la France qui fait exception en Europe.

Je me prononce donc pour la co-officialité du corse et du français et je suis en faveur des adaptions législatives nécessaires et notamment la modification de l’article 2 de la Constitution.

Une réflexion au sujet de « Yves Gernigon : « Reconnaître la langue corse comme co-officielle » »

  1. Vous défendez la promotion des Langues de France. Le français est en danger si nous refusons d’admettre que notre langue a son patrimoine génétique dans les langues de France dont les langues extérieures à la France, je pense à l’Arabe du Magrheb.
    Défendre les langues de France, est un vivier politique central car c’est comprendre le fonctionnement de peuples donc les réalités sociologiques, ethnographiques , économiques et sociales. Nous obligerons les populations issue de l’immigration d’accepter une intégration par une compréhension de nos cultures. Aujourd’hui, on privilégie la désastreuse politique d’intégration par un système multiculturel artificiel, un système qui méprise la reconnaissance des histoires des peuples, la reconnaissance de leurs religions, de leurs identités : c’est une politique sans politique, c’est une politique sans racine culturelle. C’est un grand danger pour la France et pour le français. Les langues régionales sont seules capables de fédérer les peuples .

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